Beaucoup envisageaient des études, voire leur avenir professionnel au Royaume-Uni. Jusqu’ici, grâce aux opportunités offertes par le programme Erasmus, les étudiants avaient accès aux universités européennes, bénéficiaient de frais scolaires réduits et d’équivalence de diplôme (ECTS).

Le Royaume-Uni, accueillant près de 7000 étudiants issus de l’UE, était la destination privilégiée des étudiants français, et, à échelle européenne, il se situait juste derrière la grande favorite, l’Espagne. La totalité de la population étudiante européenne offre de nombreux avantages économiques à la Grande-Bretagne. On estime ce marché à 3,7 milliards de £, ce qui permet de préserver 34 000 emplois directs et indirects.

Pas de panique avant l’application du Brexit

À court terme, et durant au moins les deux prochaines années, le Brexit ne perturbera pas le programme Erasmus. En effet, il faudra plusieurs années avant le départ effectif du Royaume-Uni. Ce réel Brexit passera par de nombreuses négociations avec l’Union européenne, sachant qu’il faudra l’unanimité des votes pour en valider les accords.

Cela pourrait prendre entre 2 et 6 ans, mais on sait désormais que les plus hautes instances européennes souhaitent que la séparation intervienne le plus rapidement possible.

La fin des échanges Erasmus ?

Le Brexit, lorsqu’il sera définitif, entraînera tout naturellement la fin des échanges Erasmus entre l’UE et le Royaume-Uni, de même que la fin de la libre circulation.

Il faut savoir que les frais de scolarité sont particulièrement élevés au Royaume-Uni, rendant ainsi l’accès à ses universités inabordables à la plupart des Européens sans l’aide du programme Erasmus.

Pour cette même raison, des centaines de jeunes Britanniques s’expatrient afin de se permettre des études supérieures à moindre coût dans des États de l’UE. De plus, les bourses facilitant le suivi des études au Royaume-Uni n’auraient plus cours. Avec la fin d’Erasmus, on pourrait assister à une baisse significative des échanges d’étudiants, ces derniers pourraient se tourner vers l’Irlande ou le Danemark.

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À Oxford, où 60 % des étudiants viennent d’un État membre de l’UE, les conséquences seraient immédiatement visibles.

La reconnaissance internationale des diplômes ECTS (European Credit Transfer System, de 1989) ne serait plus applicable sans nouveaux accords passés entre les universités, ce qui réduirait la fluidité des parcours étudiants et professionnels.

Les domaines de la recherche et de l’innovation seront impactés, car si les partisans du Brexit se révoltaient auparavant contre le coût de l’Europe pour le contribuable britannique, ils en oubliaient que des milliards d’euros leur étaient attribués, notamment par le programme de recherche Horizon 2020.

Après le Brexit, des visas pourraient devenir nécessaires pour séjourner au Royaume-Uni et des permis de travail pourraient être demandés aux actifs européens. Bien que certaines voix assurent que ces mesures ne s’appliqueraient qu’aux nouveaux arrivants ou aux employés les moins qualifiés, ce sera, dans les faits, la fin de la libre circulation suite au Brexit. Le visa dissuadera un certain nombre d’étudiants.

Un scénario plus favorable

Les négociations qui vont avoir lieu entre l’UE et le Royaume-Uni seront déterminantes pour l’avenir des échanges Erasmus. Si tous les États membres arrivent à un accord commercial favorable, la libre circulation des personnes devrait perdurer, évitant le recours aux visas et autres permis de travail.

En effet, l’Europe pourrait proposer un modèle tel que celui qui s’applique à la Norvège ou la Suisse. Tant qu’aucun accord ne sera conclu, il se peut aussi que les règles de base de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) s’appliquent : frais de douane, évaluation et contrôle d’origine des marchandises, visas.

Partant de l’idée que l’accord favorable à l’issue du Brexit suive l’exemple de la Norvège et de la Suisse, les échanges Erasmus+ pourraient perdurer.

De même que des accords spécifiques entre universités pourraient voir le jour à court terme. La finalité de ces accords sera obligatoirement la reconnaissance des diplômes ainsi que les frais de scolarités réduits.

L’effet Brexit sur la monnaie

S’il est notoire que le coût de la vie est plus élevé au Royaume-Uni, le Brexit va peut-être réduire cet impact, car avant le vote du Brexit, le taux de changes de la devise se situait aux alentours de 1,20 €.

Depuis le Brexit, le cours de la Livre est confronté à une chute historique de son cours. En devenant plus abordable, la Livre sterling permet d’améliorer le pouvoir d’achat sur place. C’est peut-être le moment d’envisager de s’offrir un petit séjour linguistique à Londres ou un long week-end au Pays de Galles ou en Écosse.

Si tel est le cas, n’oubliez pas de témoigner de votre soutien aux jeunes britanniques. Ces derniers vont voir leurs rêves d’ailleurs et d’échanges culturels s’obscurcir, a contrario des étudiants européens qui conserveront un large choix en Europe tout en bénéficiant d’une facilité administrative et d’une aide économique.

Une question

  1. Noel
    Postée le 31/07/2016

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